Les drogues comment s’y reconnaitre ?

Les drogues comment s’y reconnaitre ?   

Ce que vous savez déjà

Vous savez qu’on ne peut sans dommages passer sa vie en dehors des réalités. Les états seconds sont faits pour être second et les états premiers premiers. Alors pas de complexes, on en sait assez sur les drogues si on sait compter jusqu’à deux. Ce n’est pas le cas de nombreux usagers dont la grande expérience des drogues ne saurait constituer un savoir.  Bien qu’ils en connaissent tous les arbres ils sont perdus dans la foret, ce n’est pas votre cas.

   Ce que vous savez peut-être

Les drogues n’ont pas d’effet propre. Elles agissent comme déclencheur d’effet sur le cerveau par l’intermédiaire de récepteurs. C’est le cerveau qui produit l’effet. Les drogues sont les doigts les récepteurs les touches et le cerveau le piano, c’est lui qui fait la musique. C’est pour cela qu’aucune drogue ne peut avoir un effet inconnu du cerveau et qu’on peut dire en corollaire :

                   « Il y aura de nouvelle drogue le jour où il y aura de nouveaux cerveaux. »

 

Classification des drogues selon l’effet recherché

( Classification de Lewin adaptée)

Les drogues ne peuvent provoquer que 5 effets principaux :

                  1   Euphorie

                  2   Excitation

                  3 Sédation

                  4 Ivresse

                  5 Hallucination

Nous ne pouvons décider de ce que nous ressentons mais avec les drogues c’est diffèrent : on décide du moment, du type d’effet et de son intensité. 

Sans drogues nos émotions sont dues aux circonstances de la vie, au hasard, à ce qu’on fait, à ce qu’on choisit. La vie pianote mais nous avons notre mot à dire et avec le temps on apprend la musique.

Avec les drogues on se voudrait maitre de la musique mais les drogues sont brutales, on tape des poings sur le piano, toujours sur les mêmes touches, le piano se dérègle et ne produit bientôt qu’une improbable cacophonie.

__________________________________________________________________________________

 

_________________________________________________________________________________

1 Les Excitants (ou stimulants): Propriété de la Cocaïne, du crack, des amphétamines, de la Ritaline* du khat, et de l’ecstasy. Famille des excitants ou stimulants. Ils provoquent une stimulation intense, une sensation de puissance intellectuelle et physique, et d’euphories suivies d’une période de descente faite d’anxiété, d’irritabilité, de dépression. Ils Induisent une forte dépendance psychologique incitant à consommer sans cesse « Craving ».

 2 Les Euphorisants : Propriété de l’opium et de ses dérivés, l’Héroïne, la morphine, la codéine qui forment la famille des Opiacés. Ils provoquent une sensation d’euphorie calme, de bien-être extrême, d’extase. Suivi d’une période de somnolence nausées vertige. Ils peuvent provoquer des over dose, ils induisent une forte dépendance physique.  Le sevrage provoque un état de manque.

3 Les Sédatifs : Propriété des Somnifères et Tranquillisants (benzodiazépines).  Effet anxiolytique, anti-stress, indifférence tranquille suivit le lendemain d’un état de marasme plus ou moins marqué. Ils sont sans danger aux doses thérapeutiques mais au long cours et à forte dose ils induisent une  dépendance physique dont le sevrage très long et difficile expose au risque d’épilepsie et de décés. Le mélange avec l’alcool est catastrophique.

4 Les Enivrants : Propriété de l’Alcool de l’éther, des solvants et du protoxyde d’azote (gaz hilarant). L’intoxication aigue d’alcool ou ivresse n’a de secret pour personne pas plus que la gueule de bois qui la suit. L’intoxication chronique d’alcool induit une forte dépendance physique, le sevrage expose au risque d’épilepsie et de délirium tremens. Le mélange avec les sédatifs est catastrophique.

5 Les Hallucinogènes : LSD, Psilocybine, Peyotl, Mescaline, Datura, Iboga ont un effet trop violent pour une utilisation régulière. La kétamine fait exception, il y a des consommateurs réguliers (mais de doses inferieures aux doses hallucinogènes). Ils peuvent développer une dépendance psychologique à la Kétamine. Les autres  hallucinogènes n’induisent pas de dépendance.

 1, 2, 3, 4, 5 : Le cannabis.  La plus vielle, la plus répandue mais la moins connue des drogues parce que à la différence des autres drogues elle agit sur de nombreux récepteurs disséminés dans l’organisme, elle est imprévisible, difficile à étudier. Le cannabis peut selon la dose, la personne ou le moment avoir des effets différents, en fait de façon atténuée les cinq catégories d’effets.

————————————————————————————————————————————–                                               

                                         Et aussi

 

 Les nouveaux produits de synthèse

Il y en a des centaines. Les produits sont nouveaux ainsi que les pratiques mais comme on le sait, il ne peut y avoir d’effets nouveaux. Chaque classe de drogue a son équivalent en NPS on le verra plus loin.

 

   Les drogues qui n’existent pas (encore)

La classification par effet permet de connaitre l’effet des drogues… qu’on ne connait pas. Elles prendront forcement une place dans la classification de Lewin. Seuls les modes d’usage peuvent être nouveaux, on pourra les connaitre rapidement en consultant les bulletins d’enquête TREND (Tendance Récentes Et Nouvelles Drogues) de l’OFDT. Le drogues ne sont que des déclencheurs                                                          Les médicaments de substitution des opiacés

 

Les traitements de substitution aux opiacés

Méthadone* et buprénorphine (Subutex* ) sont des médicaments morphiniques de longue durée d’action  dont l’effet euphorisant présent aux premières prise s’éteint vite ( en 2 a 3 jours) . Ils n’agissent que sur l’état de manque des opiacés.  Pris selon les règles ils agissent efficacement sur l’état de manque sans effet psychotrope ajouté. Ils n’y a donc pas de tendance a augmenter les doses mais certains peuvent être surpris de ce manque d’effet communément appelé, état normal.

 Particularité : La buprénorphine est un opiacé incompatible avec tous les autres opiacés.

 

Les drogues comment ne pas s’y reconnaitre

Immergeons-nous dans le monde des drogues

Allons dans les bars de nuit et les clubs, les soirées privées, les teknivals, les raves, les free party , traînons dans les sqatts et dans la rue .

Quelles sont les drogues qui circulent  qu’en attendent les utilisateurs, qu’est- qu’un trait, un rail, une goutte, un caillou, un parachute, c’est quoi la pasta, que signifie baser, vaporiser qu’appelle -t-on un Calvin Klein, un  Speed-Ball , et le fameux «  Banana Split »? Qui est C, qui est K, qui est G. Qui est Rambo, le Roi lion, Mére Courage, le Pire. Un Shtroumpf c’est quoi. Qu’est-ce que le Rachacha, la Rabla, l’Ice, le Pikatchu, le DOB, le Yabba, le PMA, le Kawa, l’Ayahuesca, le 2C-B, le 4-TMA, le STP(Sérénity tranquility Peace), le MDEA, le MDE, le MXE,  l’Algéria Nervosa.

 

Peut-on se procurer certaines drogues en toute légalité. Que penser des Tryptamines chinoises achetées sur Internet? Le benzyl pipérazine est-il classé dans les stupéfiants cette année? Peut-on acheter de la kétamine en bidon en Inde, est-il vrai qu’elle est conditionnée ainsi pour traiter les éléphants? (Je n’en ai pas vu récemment). Pourquoi la kéta et le speed sont-ils bien vu dans les  espaces Hardcore et Breakbeat et pas dans la Jungle ou la Transe? Est-ce  débile de consommer de la C dans un after, dingue de pogoter dans une soirée techno. Est-ce que je  risque  de passer pour un plouc avec mon rachacha? Est-ce que je peux choquer en prenant  du speed dans une soirée Transe, en proposant des Mitshubishi, des Triskel jaunes ou des Smiley oranges  à des amateurs de MDMA.  L’lboga guérit-il la dépendance a l’héroïne? Faut-il craindre les Métamphétamines qui arrivent d’Amérique, sont-elles déjà là, sont-elles si terrible qu’on le dit ? Pépé et mémé faut pas s’y fier, c’est de la bombe, et le crocodile de Russie qui vous emporte des morceaux de bras ?

 

Y a-t-il des drogués de droite, plutôt club, soirées privées, whiskies, champagne et cocaïne et des drogués de gauche, plutôt festivals, free party, biére et kéta? Y à-t-il des drogués alternatifs, contre culturels, des drogués verts amateurs de produits naturels et artisanaux, et d’autres qui prennent du synthétique et de l’industriel? Est-il vrai que dans les tecknivals on  vend  des drogues à la criée , faut-il faire la queue devant les camions, ou peut-on prendre un ticket comme à la sécurité sociale ou à la poste, les prix sont-ils affichés. C’est vrai qu’on embauche des revendeurs a la journée, des dealers ubérisés ou qu’on peut tout faire sur internet, ni vu ni connu ?

 

Comment connaître la composition réelle des produits, y a-t-il des trucs ou faut-il tout goûter ?

 

Plus on en prend plus on s’y connaît ou bien est-ce le contraire? Y a-t-il des connaisseurs, peut-on leur faire confiance.

Est-ce grave si je ne me drogue pas ?

 

 Stop ! Vous n’y arriverez pas comme ça.

Dans « Le grand huit » Thierry Vimal dit ce qu'il en pense.

« Lui et Gwendoline étaient des poly toxicomanes d’un autre genre. Trop intérioriste (Je dis ça mais je n’aime pas théoriser sur l’effet des drogues, pas d’idées sur la méthode authentique à utiliser. En fait, plus j’avance avec ça, moins je comprends, ou plus je comprends qu’il n’y a rien à comprendre, ou qu’il faut surtout ne rien comprendre.) Ainsi Philémon semblait moins perturbé que moi. Il avait trouvé, lui, et c’est ça qui m’énervait. Parce qu’il n’y a rien à trouver. J’ai l’impression d’être toujours plus efficace, plus honnête et plus intelligent à jeun. Mes prises de produit sont en quelque sorte les tickets d’un manège réel, violent et dangereux. Siegfried qui a tout connu il y a longtemps, dit de sa voix rongée de poète décharné:

-T’attaches ta ceinture et t’es parti pour le tour. Tu te cramponnes. Ceux qui ont commencé à réfléchir ne sont pas revenus entiers.

A la fin du tour on pleure de rire ou on vomit.

Mais on ne descend pas du grand huit en marche. On ne s’y installe pas non plus pour l’éternité. »

Plus loin il fait une autre constatation.

« « Les anciens »  me confirment que les ecstas de la grande époque, c’était autre chose, mais ils ont suivi le même trajet que moi. Les produits ont baissé en qualité, nous aussi ».