Applis et sites de rencontre

Comprendre les codes sur les applis et sites de rencontre

Étant donné qu’il est interdit de mentionner les chems directement sur un profil, il existe des moyens de contourner ces règles : émoticônes, mots codés, écrits différemment ou à double-sens.
  • PnP = Party and play – sexe avec drogues
  • parTy = T en lettre capitale, signifie tina (crystal meth). Tu peux aussi trouver l’émoticône “flocon de neige” ou “diamant” qui peut aussi indiquer que l’usager est un travailleur du sexe
  • HnH = High and horny (défoncé et chaud)
  • Wired = Défoncé (“connecté” en anglais)
  • Fun = Sexe (et peut être sexe avec drogues : l’occasion de demander des précisions?)
  • Chems = Drogues
  • Chill, after ou Group = Partouze avec drogues
  • G&T = GBL/GHB et tina (crystal meth)
  • G M T V = GBL, mephedrone, tina (crystal meth), Viagra
  • FF = Fist-fucking. On peut aussi retrouver l’émoticône “poing”.
  • BB/raw = Sexe bareback/sans préservatif. On peut aussi retrouver l’émoticône “gouttes de sueur”
  • Open-minded = Ouvert d’esprit. Peut signifier sexe sans capote ou drogues mais ce n’est pas toujours le cas
  • Special interests/no limits = Peut indiquer du sexe hard, des fétiches extrêmes ou du sexe tabou ou illégal.
  • Pharmacien, contact, revendeur = Dealer de drogues
  • Pins = Aiguilles à injecter
  • Slam/slamming = Injection de drogues
  • iSlam = Slam
  • 420 = Joints, marijuana
  • Émoticône “diamant” = Escort ou tina (crystal meth)
  • Pig = cochon. Des pratiques parfois plus hard et un fétichisme pour les odeurs, la salive, le crachat… Ne veut pas forcément dire sexe bareback/sans préservatif.
  • CK = Calvin Klein = coke + ketamine
  • Bot = Passif. Tu peux aussi trouver l’émoticône “flèche vers le bas”
  • Top = Actif. Tu peux aussi trouver l’émoticône “flèche vers le haut”
  • Versa = Versatile. Tu peux aussi trouver l’émoticône “flèche allant en haut et en bas”
  • Les lettres majuscules (T, E, G, etc.) et les symboles ou emojis (pilule, aiguille, flocon de neige, diamant, etc.) indiquent différentes drogues.


PERCHÉ SUR LES APPLIS ? LA DRAGUE EN MODE « HIGH »

Si le partenaire potentiel avec lequel on communique sur une appli est perché, il est possible qu’il ne pense ou n’agisse pas de manière rationnelle. Le fait que le contact ne demande pas à voir de photos avant de se rencontrer est souvent signe qu’il est perché et que son seul intérêt réside dans le fait de continuer à consommer en compagnie. Un scénario courant et embarrassant : quelqu’un avec qui tu chattes te demande de le rejoindre. Lorsque tu arrives, il a oublié qu’il t’a invité à venir ou il n’a pas pensé à demander aux autres si c’est OK que tu viennes. Les gens sont plus susceptibles de chatter à propos de leurs fantasmes sexuels si leurs inhibitions sont diminuées sous l’effet des chems. Certains pourraient alors essayer de nouvelles pratiques sexuelles qui, par la suite, pourraient les mettre mal à l’aise. Il en va de même pour les partenaires : il est possible que l’influence des chems fasse que l’on ait des rapports avec des partenaires qui ne nous plairaient pas en temps normal. Ce n’est pas grave en soi sauf si cela occasionne du dégoût par après ou que cela contribue a posteriori à développer une mauvaise image de soi-même.

Parler chems et prévention via les applis

  • Poser des questions sur les chems (les substances qui sont prises dans ce plan, l’heure des dernières prises…) et clarifier d’avance ce que l’on souhaite prendre ou pas afin d’éviter une pression.
  • Parler VIH et prévention est compliqué dans certaines situations : le faire via les applis est souvent plus facile.
  • « T’es clean ? » Quand on pose cette question, ce qu’on demande vraiment, c’est si le gars a le VIH. A une époque où le fait de vivre avec le VIH signifie la pluspart du temps suivre un traitement, avoir une charge virale indétectable et donc ne pas pouvoir transmettre le VIH, cela n’a pas beaucoup de sens. C’est offensant pour les personnes vivant avec le VIH et ça ne dit absolument rien (à moins d’avoir fait un test labo depuis son dernier rapport et de s’être protégé à tous les coups quatre semaines auparavant).
  • Au lieu de poser une question sur son statut sérologiqueil est plus utile de dire à ton possible futur partenaire quel mode de prévention tu comptes adopter lors de vos rapports et voir ce qu’il en dit :
  • « Je suis sous PrEP et j’utilise/je n’utilise pas le préservatif, OK pour toi ? »
  • « Je suis indétectable et je préfère/ne préfère pas utiliser de capote, ça te va ? »
  • « J’utilise toujours les préservatifs, c’est bon pour toi ? »
La prévention reste notre propre responsabilité individuelle. La confiance n’est pas un moyen de prévention. 

Source : chemsex.be
https://chemsex.be/sexe-sous-chems/applis-et-sites-de-rencontre/

Donner ou non son consentement

L’alcool, le contexte, l’état des partenaires, plus ou moins rationnels, le rapport à l’autre…

Les plans sous chems font ressortir la question du consentement et ses zones grises. Pour pouvoir mieux faire face à une situation critique, autant y réfléchir avant, de manière posée. On peut prendre des chems pour réduire le sentiment d’inhibition, accroître le plaisir sexuel, réduire le manque de confiance en soi ou s’ouvrir à des nouvelles pratiques, mais la consommation peut aussi générer un sentiment de culpabilité en particulier si l’on se met en situation de regretter ses partenaires ou ses pratiques. Les chems, le G (GHB/GBL), la méphédrone, la tina (crystal meth), tout comme l’alcool, peuvent provoquer des blackouts, de la confusion, déconnecter de la réalité. Ils modifient les comportements sexuels. Ils peuvent donner tellement envie de sexe que l’on peut faire des choix que l’on ne ferait pas autrement : « le mec ne me plaisait pas vraiment », « j’avais plus envie mais j’étais raide », « je ne voulais pas baiser avec eux mais… » Une personne très perchée ou qui a pris trop de tina (crystal meth) ou de méphédrone peut présenter un comportement violent, avoir une envie extrême de sexe sans ne plus en percevoir les dangers ou concevoir les conséquences de son comportement. Elle peut demander plus de chems ou inviter les autres à avoir du sexe avec elle sans pour autant être en état de consentir.

Donner son consentement ou dire non

Le consentement sexuel signifie que l’on est d’accord pour avoir des rapports sexuels et que l’on dit tout simplement oui.
  • Etre attentif à son partenaire, s’assurer qu’il est capable de maintenir un contact visuel, de se concentrer et de répondre verbalement.
  • Si une personne dort, est trop perchée pour dire non ou semble trop « absente », partir du principe qu’elle n’est pas consentante. Ne jamais imposer son désir à ses partenaires. Etre attentif à tous les signes pouvant marquer une hésitation ou un refus de son partenaire.
  • Les boissons et les drogues peuvent rendre confus, mais l’on a néanmoins toujours le droit de choisir les personnes avec qui l’on veut avoir des rapports sexuels, même dans une partouze. Le fait de participer à une partouze n’implique en aucun cas que l’on souhaite avoir des rapports avec tout le monde ou que l’on renonce à son droit de choisir son/ses partenaire(s).
  • En cas de doute ou de mauvais pressentiment, quelle qu’en soit la raison, on peut faire une pause et se donner du temps pour prendre du recul.
  • Parler de ses pratiques, de ses plaisirs et de ses limites avec ses amants. Il est toujours préférable d’être ferme et honnête en ce qui concerne ses choix sexuels.
  • Dire que l’on ne se sent pas bien (à cause des chems) est un bon moyen d’échapper à un rapport sexuel pas vraiment satisfaisant. Prendre du repos, boire un peu d’eau, éviter pendant un moment de prendre d’autres chems, et prendre le temps de décider si l’on veut continuer ou pas.
  • Si un amant sombre sous G (GHB/GBL), devient confus, qu’il somnole ou que ses mouvements sont étranges, arrêter tout de suite et demander à quelqu’un d’autre de l’aide pour prendre soin de lui.
  • Il arrive que des personnes expriment leur consentement en disant quelque chose de l’ordre de « si je sombre, continue », mais on entre là dans une zone grise qui pourrait exposer à des poursuites judiciaires.

Source : chemsex.be
https://chemsex.be/sexe-sous-chems/consentement/

Gérer une (mauvaise) descente

De même qu’une nuit très arrosée conduit souvent à une gueule de bois, on peut avoir à gérer une descente, parfois difficile après un plan chemsex :
  • Se sentir fatigué, voire épuisé
  • Se sentir anxieux et déprimé, se culpabiliser
  • Avoir des maux de tête
  • Ne pas arriver à se concentrer
  • Souffrir de douleurs ou de crampes à l’estomac
  • Souffrir d’aphtes buccaux
Les chems permettent au cerveau de libérer la plupart des substances chimiques « euphorisantes » en même temps, d’où la sensation de déprime pendant quelques jours après un plan chems. Ne sois pas tenté de consommer encore plus de chems pour éviter la descente – ça ne fera qu’aggraver les symptômes quand tu arrêteras finalement de t’éclater. Si les descentes s’étendent dans le temps ou s’aggravent, cela indique qu’il faudrait peut-être réduire tes heures de défonce ou consulter un.e médecin.

Quelques tuyaux pour gérer une descente


ANTICIPER

Une descente peut durer jusqu’à trois jours, le temps que le corps élimine les produits consommés. Prévois quelques jours de récupération avant un départ en voyage, une réunion ou un événement important pour toi. Maîtriser les dosages et la fréquence de consommation, éviter les mélanges, faire des pauses et prendre du repos pendant les plans, se fixer un couvre-feu restent le meilleur moyen de limiter les mauvaises descentes.

CHERCHER DE L’AIDE SI NÉCESSAIRE

Entre le déficit de sommeil et les restes des effets des chems, il peut arriver que l’on se sente patraque voire carrément mal. Parfois, il se passe des choses pendant une soirée qui peuvent sembler bien sur le moment, mais qui après coup peuvent te faire sentir mal ou déprimé. Reste zen mais n’hésite pas à consulter un.e médecin ou un service d’urgence en cas de blessure ou de symptômes inquiétants. N’hésite pas à parler de ta consommation de chems au médecin, l’occulter ne ferait que retarder le diagnostic. Les professionnels de santé sont tenus au secret médical, tu ne risques rien.

Consulte la liste des services répertoriés dans la section Aide  arrow_forward



PRENDRE SOIN DE SOI

  • Essayer de terminer au plus tard en début de soirée. Tu auras ainsi le temps de manger un peu, de laisser les effets des chems diminuer et de te coucher à une heure normale.
  • Trouver une occupation et prendre le temps d’être bienveillant avec soi-même : éviter si possible d’être seul, se détendre avec des amis, aller au ciné – à plusieurs, on peut prendre soin les uns des autres.
  • Garder une activité physique (pas un marathon !) contribue à éliminer les chems : prendre l’air plutôt que de rester au lit, sortir de chez soi pour marcher un peu, profiter de la lumière du jour.
Les chems assèchent les muqueuses et peuvent provoquer des aphtes ou des lésions buccales. Ces lésions sont des points de passage pour les infections. D’où l’importance de boire de l’eau. Pour accélérer la cicatrisation en cas d’aphtes buccaux, tu peux te gargariser avec une solution d’eau salée et tiède. Des plaies ou aphtes qui ne guérissent pas doivent attirer ton attention. Rien de mieux qu’une consultation ou un dépistage (syphilis) en cas de doute. Certaines personnes ne jurent que par le 5-HTP (5-hydroxyyryptophane), un supplément d’acides aminés qui soulage les symptômes de la baisse de sérotonine. Mais tout bénéfice potentiel de la prise de 5-HTP cessera probablement si tu l’utilises comme excuse pour consommer plus souvent. Demande conseil à ton ou ta médecin si tu prends un antidépresseur, car il existe des études suggérant que le 5-HTP pourrait être un facteur dans le développement du syndrome sérotoninergique, un effet indésirable potentiellement mortel lié à la perturbation de l’équilibre chimique du système nerveux central due à un excès de sérotonine au niveau cérébral.

SOMMEIL

  • Essayer de respecter son heure habituelle de coucher pour redonner au corps son rythme naturel.
  • Attention à ne pas prendre régulièrement des somnifères ou des tranquillisants, car ces médicaments peuvent engendrer une dépendance. Préférer les formules plus douces, en vente libre en pharmacie.
  • Si tu prends un traitement anti-VIH ou la PrEP, mets une alarme pour ne pas oublier de prendre tes médicaments pendant que tu rattrapes ton sommeil.


NOURRIR SON CORPS

  • Eviter le café, les excitants en général, l’alcool.
  • Boire beaucoup d’eau (ou de tisane) pour éliminer les toxines (surtout du foie).
  • Manger quelque chose de sain et de nutritif avant de se coucher. Dans les jours qui suivent, manger régulièrement même si l’on n’a pas d’appétit. Les aliments riches en protéines favorisent la récupération : viande, poisson, fèves de soya, lentilles, bananes, graines de tournesol, cacahuètes et amandes… Ces aliments sont riches en vitamines : oranges, kiwi, avocat, carottes, brocoli, épinards, saumon et thon.
  • Eviter les régimes style « détox » qui sont en fait des régimes drastiques, très faibles en calories et qui te font manger de façon déséquilibrée.

Source : chemsex.be
https://chemsex.be/lendemains/descentes/

La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition)

Si on a des partenaires multiples, les risques de contracter une IST, une hépatite ou le VIH sont élevés, en particulier lors de rapports sexuels sous l’influence de produits.

Prendre soin de sa santé sexuelle (se faire dépister régulièrement pour le VIH et pour les IST, se faire vacciner pour les hépatites A et B et, si on le peut, pour le HPV) est donc important pour soi comme pour la communauté.

Plus d’info sur : Prévention VIH, hépatites et IST  arrow_forward

 

La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) c’est quoi ?


Pré = avant
Exposition = contact potentiel avec le VIH
Prophylaxie = traitement préventif pour empêcher une infection de se produire.

La PrEP est un traitement préventif, médicament actif contre le VIH, proposé aux personnes séronégatives fortement exposées à un risque d’infection au VIH afin d’éviter une contamination. C’est un outil de prévention très efficace à condition de bien respecter les schémas de prise.

LA PREP PROTÈGE DU VIH MAIS PAS DES AUTRES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (IST)


Il est important de savoir que la PrEP protège du VIH mais pas des autres infections sexuellement transmissibles : syphilis, gonorrhée, chlamydia, hépatites, papillomavirus etc.

Lorsque l’on prend la PrEP, il est donc important d’être vacciné lorsque cela est possible (hépatite A et B, HPV) et de faire des dépistages réguliers, non seulement du VIH, mais aussi des autres IST.

En Belgique, la PrEP est remboursée quand elle est prise dans la cadre d’un suivi médical, qui permet, en complément des dépistages IST/VIH, de vérifier que le traitement n’impacte pas négativement les os et le fonctionnement des reins. Si on est en ordre de mutuelle, prendre la PrEP « en mode sauvage » est donc déconseillé.

Un premier rendez vous PrEP passe forcément par la visite à une centre de référence VIH.

Pour trouver une consultation PrEP, voir la section : Aide  arrow_forward



SCHÉMAS DE PRISE


La PrEP peut se prendre tous les jours (en mode continu) ou à la demande quand on sait qu’on pourrait ou qu’on va avoir des rapports sexuels.

Prise en mode continu : prendre un comprimé, à heure fixe (plus ou moins 2 heures), chaque jour.

Prise à la demande : prendre deux comprimés, toujours au moins 2 heures avant le rapport, puis un par jour à heure fixe (plus ou moins 2 heures) pendant deux jours à compter du dernier rapport.

Il vaut avoir mieux plusieurs comprimés de PrEP sur soi (dans un pilulier ou une petite boîte propre) au cas où on ne rentrerait pas à la maison les jours suivants.

Lorsqu’on partouze ou qu’on enchaîne les plans, on doit être en mesure de continuer à prendre la PrEP à heure fixe. Toujours avant de partir, au moment où tu prépares le pilulier, penser à mettre une alarme sur ton téléphone (ou utiliser une appli comme AT PrEP) pour se souvenir de l’heure de prise. Attention à ne pas oublier de prendre la PrEP pendant les deux jours qui suivent le dernier rapport (on y pense plus facilement avant qu’après). Cette discipline est importante pour que la protection fonctionne.

En cas d’oubli, prendre le comprimé dès qu’on s’en rend compte. Au-delà de 24 heures, il ne sert à rien (et il est même déconseillé) d’en prendre deux au lieu d’un. En cas d’oubli ou de décalage trop important, l’efficacité de la PrEP pourrait ne pas être suffisante. Si un risque a été pris dans les deux jours précédant ou suivant l’oubli, il est conseillé d’entamer un traitement post-exposition.

Plus d’info sur : Traitement Post-Exposition (TPE)  arrow_forward



PREP SAUVAGE, PREP EN LIGNE


Lorsque les médicaments anti-VIH font l’objet d’une consommation « sauvage », hors circuit médical, on s’expose, entre autres, au risque de dosage et de composition inappropriés.

PrEPster est un groupe britannique militant pour la gratuité de la PrEP en Grande Bretagne. Comme la PrEP n’y est toujours pas accessible à tous, les militants ont fait tester différents génériques vendus en ligne. Quelques explications sur l’achat en ligne sont visibles sur le site PrEPster.

SEXOSAFE TV

Source : chemsex.be
https://chemsex.be/sexe-sous-chems/vih-hepatites-et-autres-ist/

Les drogues comment s’y reconnaitre ?

Les drogues comment s’y reconnaitre ?   

Ce que vous savez déjà

Vous savez qu’on ne peut sans dommages passer sa vie en dehors des réalités. Les états seconds sont faits pour être second et les états premiers premiers. Alors pas de complexes, on en sait assez sur les drogues si on sait compter jusqu’à deux. Ce n’est pas le cas de nombreux usagers dont la grande expérience des drogues ne saurait constituer un savoir.  Bien qu’ils en connaissent tous les arbres ils sont perdus dans la foret, ce n’est pas votre cas.

   Ce que vous savez peut-être

Les drogues n’ont pas d’effet propre. Elles agissent comme déclencheur d’effet sur le cerveau par l’intermédiaire de récepteurs. C’est le cerveau qui produit l’effet. Les drogues sont les doigts les récepteurs les touches et le cerveau le piano, c’est lui qui fait la musique. C’est pour cela qu’aucune drogue ne peut avoir un effet inconnu du cerveau et qu’on peut dire en corollaire :

                   « Il y aura de nouvelle drogue le jour où il y aura de nouveaux cerveaux. »

 

Classification des drogues selon l’effet recherché

( Classification de Lewin adaptée)

Les drogues ne peuvent provoquer que 5 effets principaux :

                  1   Euphorie

                  2   Excitation

                  3 Sédation

                  4 Ivresse

                  5 Hallucination

Nous ne pouvons décider de ce que nous ressentons mais avec les drogues c’est diffèrent : on décide du moment, du type d’effet et de son intensité. 

Sans drogues nos émotions sont dues aux circonstances de la vie, au hasard, à ce qu’on fait, à ce qu’on choisit. La vie pianote mais nous avons notre mot à dire et avec le temps on apprend la musique.

Avec les drogues on se voudrait maitre de la musique mais les drogues sont brutales, on tape des poings sur le piano, toujours sur les mêmes touches, le piano se dérègle et ne produit bientôt qu’une improbable cacophonie.

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1 Les Excitants (ou stimulants): Propriété de la Cocaïne, du crack, des amphétamines, de la Ritaline* du khat, et de l’ecstasy. Famille des excitants ou stimulants. Ils provoquent une stimulation intense, une sensation de puissance intellectuelle et physique, et d’euphories suivies d’une période de descente faite d’anxiété, d’irritabilité, de dépression. Ils Induisent une forte dépendance psychologique incitant à consommer sans cesse « Craving ».

 2 Les Euphorisants : Propriété de l’opium et de ses dérivés, l’Héroïne, la morphine, la codéine qui forment la famille des Opiacés. Ils provoquent une sensation d’euphorie calme, de bien-être extrême, d’extase. Suivi d’une période de somnolence nausées vertige. Ils peuvent provoquer des over dose, ils induisent une forte dépendance physique.  Le sevrage provoque un état de manque.

3 Les Sédatifs : Propriété des Somnifères et Tranquillisants (benzodiazépines).  Effet anxiolytique, anti-stress, indifférence tranquille suivit le lendemain d’un état de marasme plus ou moins marqué. Ils sont sans danger aux doses thérapeutiques mais au long cours et à forte dose ils induisent une  dépendance physique dont le sevrage très long et difficile expose au risque d’épilepsie et de décés. Le mélange avec l’alcool est catastrophique.

4 Les Enivrants : Propriété de l’Alcool de l’éther, des solvants et du protoxyde d’azote (gaz hilarant). L’intoxication aigue d’alcool ou ivresse n’a de secret pour personne pas plus que la gueule de bois qui la suit. L’intoxication chronique d’alcool induit une forte dépendance physique, le sevrage expose au risque d’épilepsie et de délirium tremens. Le mélange avec les sédatifs est catastrophique.

5 Les Hallucinogènes : LSD, Psilocybine, Peyotl, Mescaline, Datura, Iboga ont un effet trop violent pour une utilisation régulière. La kétamine fait exception, il y a des consommateurs réguliers (mais de doses inferieures aux doses hallucinogènes). Ils peuvent développer une dépendance psychologique à la Kétamine. Les autres  hallucinogènes n’induisent pas de dépendance.

 1, 2, 3, 4, 5 : Le cannabis.  La plus vielle, la plus répandue mais la moins connue des drogues parce que à la différence des autres drogues elle agit sur de nombreux récepteurs disséminés dans l’organisme, elle est imprévisible, difficile à étudier. Le cannabis peut selon la dose, la personne ou le moment avoir des effets différents, en fait de façon atténuée les cinq catégories d’effets.

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                                         Et aussi

 

 Les nouveaux produits de synthèse

Il y en a des centaines. Les produits sont nouveaux ainsi que les pratiques mais comme on le sait, il ne peut y avoir d’effets nouveaux. Chaque classe de drogue a son équivalent en NPS on le verra plus loin.

 

   Les drogues qui n’existent pas (encore)

La classification par effet permet de connaitre l’effet des drogues… qu’on ne connait pas. Elles prendront forcement une place dans la classification de Lewin. Seuls les modes d’usage peuvent être nouveaux, on pourra les connaitre rapidement en consultant les bulletins d’enquête TREND (Tendance Récentes Et Nouvelles Drogues) de l’OFDT. Le drogues ne sont que des déclencheurs                                                          Les médicaments de substitution des opiacés

 

Les traitements de substitution aux opiacés

Méthadone* et buprénorphine (Subutex* ) sont des médicaments morphiniques de longue durée d’action  dont l’effet euphorisant présent aux premières prise s’éteint vite ( en 2 a 3 jours) . Ils n’agissent que sur l’état de manque des opiacés.  Pris selon les règles ils agissent efficacement sur l’état de manque sans effet psychotrope ajouté. Ils n’y a donc pas de tendance a augmenter les doses mais certains peuvent être surpris de ce manque d’effet communément appelé, état normal.

 Particularité : La buprénorphine est un opiacé incompatible avec tous les autres opiacés.

 

Les drogues comment ne pas s’y reconnaitre

Immergeons-nous dans le monde des drogues

Allons dans les bars de nuit et les clubs, les soirées privées, les teknivals, les raves, les free party , traînons dans les sqatts et dans la rue .

Quelles sont les drogues qui circulent  qu’en attendent les utilisateurs, qu’est- qu’un trait, un rail, une goutte, un caillou, un parachute, c’est quoi la pasta, que signifie baser, vaporiser qu’appelle -t-on un Calvin Klein, un  Speed-Ball , et le fameux «  Banana Split »? Qui est C, qui est K, qui est G. Qui est Rambo, le Roi lion, Mére Courage, le Pire. Un Shtroumpf c’est quoi. Qu’est-ce que le Rachacha, la Rabla, l’Ice, le Pikatchu, le DOB, le Yabba, le PMA, le Kawa, l’Ayahuesca, le 2C-B, le 4-TMA, le STP(Sérénity tranquility Peace), le MDEA, le MDE, le MXE,  l’Algéria Nervosa.

 

Peut-on se procurer certaines drogues en toute légalité. Que penser des Tryptamines chinoises achetées sur Internet? Le benzyl pipérazine est-il classé dans les stupéfiants cette année? Peut-on acheter de la kétamine en bidon en Inde, est-il vrai qu’elle est conditionnée ainsi pour traiter les éléphants? (Je n’en ai pas vu récemment). Pourquoi la kéta et le speed sont-ils bien vu dans les  espaces Hardcore et Breakbeat et pas dans la Jungle ou la Transe? Est-ce  débile de consommer de la C dans un after, dingue de pogoter dans une soirée techno. Est-ce que je  risque  de passer pour un plouc avec mon rachacha? Est-ce que je peux choquer en prenant  du speed dans une soirée Transe, en proposant des Mitshubishi, des Triskel jaunes ou des Smiley oranges  à des amateurs de MDMA.  L’lboga guérit-il la dépendance a l’héroïne? Faut-il craindre les Métamphétamines qui arrivent d’Amérique, sont-elles déjà là, sont-elles si terrible qu’on le dit ? Pépé et mémé faut pas s’y fier, c’est de la bombe, et le crocodile de Russie qui vous emporte des morceaux de bras ?

 

Y a-t-il des drogués de droite, plutôt club, soirées privées, whiskies, champagne et cocaïne et des drogués de gauche, plutôt festivals, free party, biére et kéta? Y à-t-il des drogués alternatifs, contre culturels, des drogués verts amateurs de produits naturels et artisanaux, et d’autres qui prennent du synthétique et de l’industriel? Est-il vrai que dans les tecknivals on  vend  des drogues à la criée , faut-il faire la queue devant les camions, ou peut-on prendre un ticket comme à la sécurité sociale ou à la poste, les prix sont-ils affichés. C’est vrai qu’on embauche des revendeurs a la journée, des dealers ubérisés ou qu’on peut tout faire sur internet, ni vu ni connu ?

 

Comment connaître la composition réelle des produits, y a-t-il des trucs ou faut-il tout goûter ?

 

Plus on en prend plus on s’y connaît ou bien est-ce le contraire? Y a-t-il des connaisseurs, peut-on leur faire confiance.

Est-ce grave si je ne me drogue pas ?

 

 Stop ! Vous n’y arriverez pas comme ça.

Dans « Le grand huit » Thierry Vimal dit ce qu'il en pense.

« Lui et Gwendoline étaient des poly toxicomanes d’un autre genre. Trop intérioriste (Je dis ça mais je n’aime pas théoriser sur l’effet des drogues, pas d’idées sur la méthode authentique à utiliser. En fait, plus j’avance avec ça, moins je comprends, ou plus je comprends qu’il n’y a rien à comprendre, ou qu’il faut surtout ne rien comprendre.) Ainsi Philémon semblait moins perturbé que moi. Il avait trouvé, lui, et c’est ça qui m’énervait. Parce qu’il n’y a rien à trouver. J’ai l’impression d’être toujours plus efficace, plus honnête et plus intelligent à jeun. Mes prises de produit sont en quelque sorte les tickets d’un manège réel, violent et dangereux. Siegfried qui a tout connu il y a longtemps, dit de sa voix rongée de poète décharné:

-T’attaches ta ceinture et t’es parti pour le tour. Tu te cramponnes. Ceux qui ont commencé à réfléchir ne sont pas revenus entiers.

A la fin du tour on pleure de rire ou on vomit.

Mais on ne descend pas du grand huit en marche. On ne s’y installe pas non plus pour l’éternité. »

Plus loin il fait une autre constatation.

« « Les anciens »  me confirment que les ecstas de la grande époque, c’était autre chose, mais ils ont suivi le même trajet que moi. Les produits ont baissé en qualité, nous aussi ».

VERY BAD TRIP

Nicolas

a eu la syphilis a 18 ans une hépatite B à 20 et le SIDA  a 22. Aujourd’hui il vit en couple et a 2 enfants. Il a eu de la chance, sa syphilis a été traitée, son hépatite B a guérie toute seule et il a pu bénéficier à temps d’antis rétroviraux efficaces. C’était il y a longtemps. Nico  consommait des stupéfiants, se disait bi voire, avec humour, tri sexuel. Assurément  un jeune homme porté sur l’excès. A l’époque des « Nuits fauves » et avant internet il n’y avait pas d’information ni de prévention et encore moins de traitement contre le VIH. Aujourd’hui la mobilisation  des soignants et des usagers rendent  le renouvellement d’une telle histoire peu probable.

Une  large sous-estimation des conséquences de la pratique du Chemsex

Pourtant   encore aujourd’hui  Il y a une  large sous-estimation  de certaines conséquences de la pratique du Chemsex,  notamment des répercussions psychiques. L’utilisation de drogue cumulée avec le manque de sommeil et la multiplication de partenaires sexuels peut faire un cocktail détonnant.  Si certains tiennent  bien le choc au moins dans un premier temps, d’autres plus fragiles nous sont amenés en consultation anxieux, mutiques ou agités,  ne comprenant pas ce qu’il leur arrive.  En état de choc. Perchés. Pour eux une prise en charge strictement sanitaire est insuffisante et une prise en charge psychiatrique prématurée, ils ont juste besoin de sommeil, de quelques jours au calme, dans un environnement rassurant pour atterrir. On ne peut pas préjuger de la suite.

Le traumatisme psychique

est autant d’ordre symbolique que physique ou chimique, mais si les maladies se soignent et les drogues se pissent, réparer les dégâts symboliques est un peu plus compliqué.

Dans le chemsex,  

plusieurs barrières symboliques structurantes pour le psychisme  sont abolies, celles qui séparent le public du privé de l’intime.  Ces barrières, dont chacun est libre de s’affranchir pour lui-même,  sont si nécessaire qu’en ce qui concerne autrui, quel que soit le pays ou l’époque, des lois les protègent.

Si faire du sexe à fond la caisse avec des inconnus est pour certains une activité émancipatrice d’autres, qui n’ont pas cette désinvolture,  peuvent être déstabilisés. Quand on s’affranchit de certains  repères on risque d’être  paumé. Un peu ce n’est pas désagréable beaucoup c’est moins drôle.